La Revue royaliste existe depuis deux ans déjà quand, pour inaugurer sa nouvelle année de parution, elle évoque le but de sa rédaction.
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par Adègne Nova
« (…) les royalistes actifs ont besoin de prendre la parole car le royalisme doit être écrit par ceux qui le font, c’est-à-dire sans se laisser enferme dans les sommeils dogmatiques des pieux gardiens du Temple, ni balloter au gré des modes, pour troquer en fin de compte l’identité et l’espérance royalistes contre la sensibilité de quelques-uns. »
La Revue royaliste est ainsi un instrument de formation et de débats internes : formation aux acquis de l’école maurassienne et débats.
Citons, dès lors, un passage fort intéressant de l’éditorial du n°12 de septembre-octobre 1980 :
« S’il nous faut une revue c’est que l’heure est aux combats idéologiques. Comme le savaient déjà les promoteurs de L’Action française, quand elle n’était que modeste petite revue grise, il n’y a pas de prise de pouvoir sans conquête de l’Intelligence et, au préalable, sans ‘laboratoire d’idées’. Non que nous voulions nous contenter de répéter ce qui n’a pas pu encore remporter le succès mais parce que, bien plus qu’au début du siècle, les pouvoirs et le Pouvoir que nous voulons modifier sont retenus ‘captifs’ par des idées reçues, par l’idéologie dominante.
Divers articles l’ont expliqué, portant sur le pouvoir intellectuel, sur la crise des valeurs héritées du siècle des Lumières, sur le totalitarisme quotidien et indolore qu’engendre l’idée que l’homme est la seule mesure de l’homme et de ses lois.
(…)
Riches déjà de la première synthèse maurassienne (au carrefour de la tradition et des sciences sociales naissantes), nous voyons nos chances décuplées par le fait que la question du pouvoir est au cœur de l’interrogation épistémologique actuelle. En mettant réellement en œuvre dans nos recherches sur la société française la méthode de l’empirisme organisateur, nous pouvons retrouver des thèmes qui sont devenus crédibles et attractifs dans l’opinion, entre autres auprès de ceux pour qui le progrès, la libération et tant d’autres ‘immortels principes’ ont justifié trop de crimes ou d’aliénation douce, et qui redécouvrent la dimension historique, le sacré, les contraintes écologiques, le fait national, etc. »
Les royalistes, tout simplement, abordent les faits porteurs d’un avenir conforme aux intérêts français.