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Des chrétiens chantent dans la gare Montparnasse

Par Olivier Perceval

Il avait promis, le président, qu’il ne se laisserait pas faire. Il lutterait contre la délinquance après les émeutes faisant suite à la victoire du PSG : « Nous poursuivrons, nous punirons, nous serons implacables » avant de se raviser avec le « Brain washing », expression « globish » qui correspond si bien à cet être désincarné, ambassadeur de la mondialisation heureuse. Comme n’importe quel adolescent, il succombe facilement à ce genre d’anglicisme pour se valoriser aux yeux de ses copains branchés, plus particulièrement ceux qui composent son équipe pléthorique de communication dont la caractéristique principale est sans aucun doute l’absence abyssale de culture générale.

Mais reconnaissons qu’en matière de sévérité, face aux délinquants, ses services ont joué le jeu, notamment en sanctionnant les dangereux pèlerins de Chartres de retour à Paris : ils ont enfreint les règles de la bienséance en chantant tout haut un Jubilate Deo enthousiaste dans la gare Montparnasse. On voit bien là le caractère implacable de la punition. Il est bien connu que les halls de gare sont des lieux où le calme règne et où les supporters de tout poil de retour de match rasent les murs, sinon les sanctions tomberaient comme les flèches de Xerxès aux Thermopyles.

Il serait certainement exagéré d’imaginer que la verbalisation d’un délinquant récidiviste (ce n’était pas son premier pèlerinage) serait juste un traitement de faveur réservé en haine des seuls catholiques par un fonctionnaire zélé et courageux. Car le risque était grand qu’il fût pris à partie par les quelques milliers de casseurs potentiels qui écumaient la gare ce soir-là.

D’ailleurs, il suffit de constater dans quel état, de Paris à Chartres, ces redoutables pèlerins ont laissé leur parcours de 100 km. C’est-à-dire plus propre qu’avant leur passage, pas de voitures brûlées ni d’abribus détruits, ni de coups de couteaux distribués. Ça fait froid dans le dos.

Je comprends que les agissements délictueux dans une enceinte sacrée du laïcisme républicain, consistant à chanter le Jubilate Deo soient frappés par les défenseurs de l’ordre et de la loi. On sait se montrer fort dans les forces de l’ordre de la SNCF, surtout devant un tel déchaînement de violence. Ces policiers prennent tous les risques pour nous protéger.

Merci monsieur Macron d’avoir installé avec autant de talent, couronné par tant de succès pendant presque deux mandats, une telle ambiance si cordiale et si fraternelle dans notre beau pays.

Champion mon frère !