Dans Climat, de la Confusion à la Manipulation, le physicien Daniel Husson part en guerre, comme nombre de ses confrères, contre la manipulation des travaux scientifiques sur le climat à des fins idéologiques.
*****
par Étienne Lombard
Daniel Husson est un physicien de haut vol, largement reconnu par ses pairs et comptant plus de soixante-dixpublications scientifiques de niveau international. Autant direque son offensive contre les manipulations des travaux scientifiques dans le domaine climatique en dérange plus d’un. Incapables de le prendre en défaut et de réfuter des attaquesaussi scientifiquement rigoureuses que copieusementdocumentées en sources officielles, la presque totalité de nosgrands médias a préféré l’invisibiliser. Son livre tord en effet le cou à tous ceux qui, motivés à des titres divers, persistent ànous « vendre » un climato-catastrophisme à base de CO2.
Daniel Husson nous propose, en premier lieu, un utile historique. Si la naissance du climato-catastrophisme remonte, comme la plupart des autres composantes de l’écologie politique, à la fin des années 1960, Daniel Husson rappelle que son instrumentalisation politique au plus haut niveau a réellement commencé à la fin des années 1980, en Allemagne : « En octobre 1989, le mur de Berlin tombe, et la menace nucléaire disparaît […] Dorénavant, l’ennemi ce sera le gaz carbonique ». Et un politicien américain a vite compris quel profit en tirer : « Depuis la contribution filmique du vice-président américain Al Gore [Une vérité qui dérange, 2006, NDLR], les discours alarmistes ont été martelés. Qui sait que l’année suivante les assertions outrancières de ce film ont été démenties en justice ? » Al Gore ne cesse pourtant depuis de faire des émules. Et pour cause, le catastrophisme rapporte, du pouvoir, des voix, de l’argent…
Pinocchio scientifique
Daniel Husson n’est pas un idéologue. Son objet, le seul, estde défendre l’intégrité de sa spécialité, et plus largement celledes travaux scientifiques, vite mis en danger dès qu’il s’agit declimat. Or, rappelle-t-il, « les lois de la physique s’imposent ànous […] et pas seulement celle que l’on sélectionne pour étayer un discours à sens unique […] Pris dans son ensemble, ce vaste corpus scientifique explique la remarquable stabilitédu climat de la planète sur des milliers de siècles, et plaidecontre toute accélération dramatique ». Il n’est aucunementquestion pour notre physicien de contester la qualité des travaux de ses confrères, mais au contraire de refuser qu’une sélection en soit faite à des fins bien éloignées de celles de lascience. Et c’est pourquoi il s’en prend à la manipulation des travaux scientifiques que constitue le rapport annuel du GIEC(Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) : « Le [rapport du] GIEC ne dit pas le vrai, il dit ce qu’on lui demande de dire, il sélectionne les travaux des chercheurs […] il trie et rejette […]. Un GIEC qui [dans son rapport] disculperait le gaz carbonique serait instantanément mis à la retraite ».
Se réclamant d’une ligne « climato-sensée », Daniel Hussonne s’attaque pas non plus aux travaux sur le réchauffement climatique, mais à la présentation réductrice et à sens unique qui en est faite : « L’attitude climato-sensée ce n’est pas duscepticisme vis-à-vis de températures en hausse (en ce moment) mais une saine défiance envers un discours monolithique ».
Et sans surprise, il pointe nos médias subventionnés, àcommencer par ceux du prétendu « service public ». Le roman réchauffiste, France 2 et France 3 nous en imposent en effet un chapitre chaque soir, dans un bulletin météo devenu « Météo-climat ». Et rappelons qu’il y a quelques années, plusieursprésentateurs météo ont été écartés chez France Télévisions pour manque d’ardeur réchauffiste. Or, « les scénarii qui ont l’apparence de la science (le fameux 1,5 degré) sont des trompe-l’œil qui ignorent les phénomènes naturels puissants qui s’opposent à la dramaturgie de l’accélération ».
Mieux abrutir pour mieux asservir
Et Daniel Husson de s’insurger contre ce terrorisme climatique : « Non il ne nous reste pas “trois ans”, non le niveau de la mer ne va pas nous submerger demain matin, et bien entendu, ni l’axe de rotation de la terre ni le Gulf Stream ne vont basculer ». Mais il faut faire peur pour mieux abrutir et asservir. Et depuis la pandémie, la peur « s’est imposéecomme un outil de manipulation très prisé », note Daniel Husson.
Le méchant CO2 ferait fondre la glace des pôles et ainsi monter le niveau des mers, menaçant de nous submerger. Pourtant, « entre 1901 et 2017, l’élévation du niveau des mers fut de vingt centimètres », et « entre 2002 et 2005, la perte de glace de la banquise australe a été de 150 km3/an, […] en élévation de la hauteur d’océan sur le globe, le calcul indique 0,4 mm/an ». Et le GIEC est en fait loin de refléter la réalité du débat scientifique : « Je ne connais pas un seul physicien des fluides, thermodynamicien ou spécialiste de la turbulence qui saurait expliquer rationnellement pourquoi deux degrés (sur un siècle) engendreraient un régime climatique instable ou chaotique ». Et s’il est bien une période d’intense activité industrielle, c’est bien celle de l’après-Seconde Guerre mondiale. Or, « les Trente Glorieuses furent trente ans debaisse des températures ». Et en remontant au plus loin des historiques de mesures officiels, Daniel Husson constate que « les mesures consignées de 1850 à 2016 donnent très exactement 1,09 C° d’augmentation [de la température de l’air, NDLR] ».
De la mauvaise foi dans l’air
En fait, cette obsession du gaz carbonique pousse nos climato-idéologues à inverser la donne scientifique : « Comparée à ungaz comme l’atmosphère, l’eau est quatre fois plus inerte, même à masse égale […] thermiquement parlant, sont mille fois plus “lourds” que l’air et ne se laissent pas déménager ».Ce qui signifie que ce ne sont pas l’air et le CO2 qui mènent la danse mais l’eau. C’est bien l’océan qui détermine le climat, mais aussi le soleil : « La vie sur terre est entièrementdépendant du rayonnement solaire […] trop de gens croient que c’est le vilain gaz carbonique à lui tout seul qui nous réchauffe ». Or, « tous les corps naturels rayonnent, à lapuissance quatre de leur température ». Et si « la températuredu globe venait à augmenter de 1%, la quantité de rayonnement renvoyée vers le cosmos augmenterait […] de 4%, surplus de rayonnement qui entrainerait illico son refroidissement ! »
L’étymologie est dans certains cas le meilleur remède contre un alarmisme inutile. Daniel Husson rappelle ainsi qu’il y a« 41 500 ans, le Groenland [qui signifie ‘terre verte’, NDLR]était couvert de forêts […] Archéologie et glaciologie viennentdémentir frontalement le mantra des changements climatiquesqui se feraient à ‘un rythme jamais vu dans l’histoire’. Cette affirmation est tout simplement fausse ».
Pour revenir au présent, que ne vient-on pas d’entendre sur un« dérèglement climatique » qui serait le grand et seul responsable des inondations meurtrières qui viennent de frapper la province espagnole de Valence. Peu de voix se sont depuis élevées pour suggérer le rôle qu’ont pu jouer dans l’affaire les idéologues écologistes qui ont fait détruire desbarrages au nom de « la préservation de la biodiversité ». On n’a guère plus entendu parler des abus nombreux et manifestes de bétonnage sauvage dans cette région, qui limitent la capacité d’absorption des sols. Et il ne s’est évidemment pas trouvé un seul de nos innombrables « scientifiques de plateau » pour faire le rapprochement avec le drame deVaison-la-Romaine. On sait pourtant aujourd’hui très bien que la responsabilité de l’homme dans l’affaire, si elle est évidente, ne doit pas grand-chose au climat.