Le mondialisme n’a jamais été, n’est jamais et ne sera jamais un mouvement naturel, une évolution organique des sociétés contemporaines, une fatalité de l’histoire.
Tout impérialisme a procédé d’une volonté politique, éclairée ou non, tout système visant à ranger l’intégralité d’un continent ou de l’humanité, ne serait-ce qu’à travers une seule modalité (la santé, la défense, la langue, la monnaie…), est d’abord le fruit d’une réflexion politique qui s’affranchit de la plupart des “règles” communes, puisque tous les empires ont péri pour les mêmes raisons.
L’empire financier dans lequel nous vivons est donc le fruit d’une volonté politique westphalienne qui, depuis le XVIIe siècle, s’attache à construire, par la persuasion ou la force, un espace mondial homogénéisé, en exaltant le « doux commerce ». Mais nous ne sommes, en fait, jamais rentrés dans ce monde westphalien, qui a toujours été en construction puisque toujours en « expansion contrariée », et dont les promoteurs ont toujours, dans les faits, privilégié des intérêts précis. Le monde actuel, occidental et rationaliste, s’est construit contre les nations, contre les religions, contre les paysans, contre le Sud, etc. Le prétendu « monde libre » n’est qu’une Europe protestantisée englobant dans son influence ses anciens empires coloniaux (qui s’ébrouent) et ses hinterlands vassalisés (qui s’ébrouent).
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