Par Adègne Nova
Samedi 24 mai, les rugbymen bordelais ont remporté la coupe d’Europe de rugby face aux Anglais de Northampton ; samedi 31 mai, les footballeurs parisiens ont remporté la coupe d’Europe – enfin, la Champions League, en bon français – de football face aux Italiens de l’Inter de Milan. Deux victoires, deux sports en équipe sur deux grands stades pelousés et…
« L’Union Bordeaux-Bègles entre dans l’histoire : plus de 40 000 supporters réunis dans les rues de Bordeaux pour célébrer leur victoire », « Bordeaux : la ville en liesse est folle de rugby », « L’UBB soulève le trophée pour la première fois : des supporters au paradis », « La communion des joueurs avec leurs supporters aux Quinconces », « Célébration historique à Bordeaux avec plus de 40 000 supporters », et bien d’autres joies encore à la une de la presse le lendemain pour le monde de l’ovalie.
« Feux de poubelles, vitrines brisées, projectiles… de nombreux incidents après le match », « Victoire du psg : deux morts à Paris et Dax en marge des célébrations, un policier blessé dans le coma », « Nuit de violences en marge de la célébration de la victoire du psg », « Sacre du psg : de nouveaux incidents dans la nuit », « Près de 300 interpellations à Paris lors des célébrations de la victoire du psg », « Violentes émeutes sur les champs Élysées après la victoire du psg », et bien d’autres tristesses encore à la une de la presse le lendemain pour le monde de la balle au pied.
Deux victoires, deux sports en équipe sur deux grands stades pelousés… oui, mais deux mondes différents. Le premier, « franchouille », comme le disent à l’envi les élites bien-pensantes qui ont dézingué la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby orchestrée par Jean Dujardin ; des hommes viriles qui boivent du pinard, aiment la bonne chère et parlent vrai – il suffit d’écouter l’entraîneur de Clermont pour le voir. Le second, « Black, Blanc, Beurre », comme qualifiaient l’équipe de France de 98 les élites bien-pensantes qui ont adulé la cérémonie intersectionnelle d’ouverture des JO orchestrée par Thomas Jolly ; les Français de souche de M. Kassovitz, sans aucun « fin de race » avec eux, qui ne prient pas Jésus – il suffit de lire les articles de presse concernant le « titi » Ousmane pour le voir !
Madame la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, invitée sur les plateaux de France Télévisions lundi matin, dans l’émission des « 4V » – c’est pas beau, ça, une émission qui s’appelle les Quatre Vérités ?? – explique que « ces débordements n’ont rien à voir avec le football ». Ah bon ? Pourquoi alors, ne retrouve-t-on pas de tels actes de débilité et de barbarie dans les journaux évoquant une victoire rugbystique ?
Bien sûr les abrutis, les haineux, les anti-France qui ont jeté des barrières sur le périphérique, qui ont brûlé un taxi après en avoir extirpé son chauffeur, qui ont saccagé des vitrines, qui ont sali des symboles de notre pays – la courtoisie, notre sainte patronne et notre savoir-vivre – qui ont tué même, ceux-là ne jouent pas au football mais, comme par hasard, ils sortent toujours « casser de la France » dès qu’un match de foot se joue. Certes, si vous aviez été attentive, chère Madame la porte-parole – mais de quelle parole parle-t-on ? –, à ce qui circule sur les réseaux sociaux, à savoir un peu plus que les twitts de votre président claqué, vous auriez remarqué que les messages annonçant la catastrophe – planifiée donc – n’émanaient pas de joueurs de foot, ni de sportifs plus généralement, mais vous auriez vu aussi qu’ils n’étaient pas diffusés par des amoureux de notre pays.
Alors, puisque vous en êtes à dire que le sport n’est pas en cause, Madame la porte-parole, allez au bout de votre constat et vous verrez, de vos yeux si vous les ouvrez un peu pour une fois, quelle est la cause du mal-vivre en France ! C’est tout un système qui doit être repensé, toute la politique qui doit être revue… mais sous un autre angle, un point de vue qui ne soit pas républicain !